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PORTRAITS DE BIRMANS
Ma démarche Je suis « carnettiste » : Je suis passionnée par les voyages notamment en Asie du Sud-Est, et je parcours le monde un carnet de croquis à la main. Sur tous les continents, le dessin est un formidable vecteur de rencontres, qui permet de surmonter la barrière de la langue et de la culture. Je demande aux gens de poser pour dessiner leur portrait sur le vif. Le dessin prend le temps de s’intéresser à l’Autre, d’égal à égal, il crée un face à face privilégié durant lequel une curiosité réciproque, une rencontre, une discussion peuvent avoir lieu. Les gens sont flattés qu’on s’intéresse à eux de cette façon, et souvent fiers de brandir leur portrait terminé. Il se forme souvent une assemblée de curieux autour de la scène qui ne laisse jamais indifférent… Les rires, les remarques fusent. Le dessin est le meilleur moyen que j’aie trouvé pour voyager en accord avec mes valeurs, c’est-à-dire en plaçant la rencontre humaine au centre de la découverte d’un pays.
2009 : Partie passer l’hiver en Asie du Sud-Est, je me suis éprise de la Birmanie, ce pays qui me faisait rêver depuis l’enfance. J’y ai rencontré des habitants d’une hospitalité inégalable, et en demande de contact avec les étrangers. Comme toujours, mon carnet de voyage s’est fait passeport pour d’inoubliables rencontres. J’ai distribué la plupart des portraits réalisés sur place et vu les visages des gens s’illuminer. J’ai pu observer les mœurs birmanes et m’initier au bouddhisme grâce à la rencontre de deux bonzes anglophones avides de faire découvrir leur pays : U Pandicca et U Ardicca. Ils nous ont emmenées dans des endroits méconnus de Rangoon, et fait goûter à la vie quotidienne des Birmans. Cette amitié a survécu à la distance, car le voyage terminé, nous avons gardé le contact par internet. Dans mes premiers carnets birmans, qui contiennent du dessin mais aussi de l’écriture, je partage des bribes de vie quotidienne et des détails insolites de décalage culturel.
2013 : Quatre ans plus tard, j’ai fait un fabuleux second voyage en Birmanie, et suis rentrée plus que jamais sous le charme de ses paysages et de ses habitants, leur générosité et leur hospitalité. En Mai-Juin 2013, j’ai été invitée par l’Institut Français de Birmanie à venir exposer mes carnets birmans, et animer des ateliers de dessin de portrait et de carnet de voyage, qui ont donné lieu à une exposition collective. Lorsque j’ai annoncé à mes amis moines que j’étais de retour à Rangoun, U Pandicca m’a proposé de m’emmener faire un tour dans sa campagne, où il voulait me faire rencontrer sa famille, visiter son monastère, et appréhender la vie rurale de la Birmanie profonde. Ce voyage a pris la forme d’un road trip avec eux deux, sur les routes de campagne de la Birmanie. Une expérience inoubliable, entre temples magnifiques et séjours en famille, dans des villages où personne n’avait jamais vu d’étranger… J’ai dessiné, et eux aussi ! Ils ont mis à profit les ateliers de dessin que j’avais animé. J’ai ramené de ce nouveau voyage de nombreux portraits des gens croisés sur la route.
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